Depuis L’Age De Faire le 24 janvier 2014
A Toulouse, des personnes dorment et meurent encore dans la rue alors que des milliers de logements sont vides. Un groupe de squatteurs a décidé de lutter contre cette aberration en ouvrant des centres sociaux autogérés dans des squats. A l’intérieur, les habitants organisent ensemble le quotidien sans aucune subvention.
Ils sont sans domicile fixe, sans papiers, sans emploi, souvent les trois à la fois. Depuis 2011, ils sont entre 100 et 200 à bénéficier à Toulouse d’un logement dans des bâtiments (majoritairement) publics jusque là inoccupés.
Sauf que ces lieux de vie principalement habités par des familles ne sont gérés ni par la mairie, ni par le département, ni par l’Etat.
Et pour cause. Les habitations en question sont squattées par la CREA (Campagne pour la réquisition, l’entraide et l’autogestion), un mouvement populaire qui revendique la réquisition comme un acte de désobéissance civile légitime face à la pénurie de logements et prône l’autogestion et l’entraide entre précaires comme mode d’organisation et moyen d’émancipation.
« Cette vie de chien nous pousse à nous auto-organiser », estime Ali, ancien chauffeur routier qui dénonce le fichage des « pauvres » et la nécessité de quémander pour survivre qu’il a observé dans les centres d’hébergement classiques.
Au sein des bâtiments réquisitionnés par la CREA, point de paternalisme ou de charité chrétienne. « Ici ce n’est pas Dieu pour tous et chacun pour soi, fait-il remarquer. Chacun est libre, donne ses idées et peut participe aux décisions ».
Ménage, courses, réquisitions, organisation de soirées ou d’actions sur la place publique, tout le monde met la main à la pâte et est coresponsable de de la pérennité de cette aventure collective. Car les bâtiments du CREA ne sont pas que des squats, mais « un projet de vie », selon Fanch’, jeune militant arrivé cet été.
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Fil Info » O.P.A.