m. & Maitre Berrier à la sortie du tribunal
Bordeaux, le 11 février 2017
« Nous ne sommes plus dans un état de droit mais ce sont les policiers qui se font droit. »
Maitre Ophélie Berrier – Avocate de m. – Extrait de sa plaidoirie.
Le jeudi 9 février 2017, m. (porte-plume, porte-voix pour O.P.A) a assigné l’Etat au Tribunal de Grande Instance de Bordeaux pour faute lourde dans le cadre des violences policières qu’elle avait subies le 19 mars 2009.
Lire ici :
http://soutien-m.over-blog.com/2017/02/jeudi-9-fevrier-2017-bordeaux-violences-policieres-l-etat-en-proces.html
Dans l’œuf fragile du tribunal, la parole est d’abord donnée à Maitre Charlotte Panighel, défenseuse de l’Etat. Elle tente vainement de faire valoir l’incompétence du tribunal mais la juge la recadre vertement, lui rappelant que cette requête arrive trop tard et que le procès va se poursuivre.
Il ne reste plus à Maitre Panighel qu’à plaider et que peut-elle dire pour défendre l’indéfendable ? La même litanie qu’avait fait sienne à l’époque la Direction Départementale de la Sécurité Publique, à savoir que « certains [manifestants] avaient revêtu des foulards et des écharpes pour se dissimuler le visage dans un mouvement de progression paraissant vindicatif vers les effectifs de Police ». A l’entendre, m. et ses camarades avaient clairement l’intention de s’opposer physiquement à l’expulsion.
Selon elle, ce soir-là, face à cette situation de tension, les crs ont fait leur boulot.
Quand l’avocate de m. prend la parole, c’est pour rappeler qu’ici, ce ne sont pas les crs qui sont mis en cause. Quatre d’entre eux, susceptibles d’avoir porté les coups, ont bénéficié de non-lieu depuis longtemps. C’est l’Etat qui est désigné comme responsable des manquements graves et de la désorganisation de ses services. Blessures, arrestation, menottage, garde-à-vue, absence de soins… Rapport du Défenseur des Droits en main, Me Berrier déroule l’évidence de la bavure.
L’évidence aussi d’une impunité qui n’est plus acceptable.
Car dans l’œuf fragile du tribunal planaient les fantômes de Lamine, D’Ali, de Babakar, d’Adama, d’Amine, d’Hakim, de Mamadou, de Rémi et de tant de morts sans justice, les présences diffuses de Geoffrey, de Joachim, de Maxen, de Théo et de tant de blessé-e-s sans justice...
Et c’est en pensant à toutes ces victimes d’une guerre qui ne dit pas son nom que m., son avocate et les soutiens quittèrent le tribunal.
Le délibéré sera rendu le jeudi 13 avril 2017.
D’ici là et au-delà, « ne rien lâcher, ne pas rechigner à la tâche ».
Le collectif Contre Les Abus Policiers
http://clap33.over-blog.com/
L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A
http://www.opa33.org/
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Revue de presse du procès
[Vidéo]
m. témoigne lors du rassemblement de soutien à Théo
9 février
https://youtu.be/qLQyyNlCz90
[Articles]
Elle assigne l’Etat
Sud-Ouest - 9 février
http://soutien-m.over-blog.com/2017/02/elle-assigne-l-etat.html
« Ils me frappaient alors que j’étais au sol et évanouie »
Rue89 - 9 février 2017
http://soutien-m.over-blog.com/2017/02/proces-de-violences-policieres-ils-me-frappaient-alors-que-j-etais-au-sol-et-evanouie.html
m. à Bordeaux engage la responsabilité de l’Etat devant la justice
France Bleue Gironde - 9 février 2017
http://soutien-m.over-blog.com/2017/02/violences-policieres-myriam-a-bordeaux-engage-la-responsabilite-de-l-etat-devant-la-justice.html
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