Les os de nos Pères
Ainsi nous avons vu les cadavres de nos ancêtres dépouillés.
Ils gisaient depuis si longtemps sous la terre que nous les pensions apaisés, au repos.
Car ils avaient fait des rêves grands comme des forteresses, ils avaient les mains calleuses et le regard qui portait loin.
Dans la logique de la descendance, ils nous voyaient récolter des moissons abondantes, ils voyaient nos assiettes pleines, nos souliers neufs, nos dimanches ensoleillés et sans fatigue.
Ils pensaient que nous marcherions dans la vallée des songes et que nous y bâtirions des cathédrales.
Mais il souffle ici un vent mauvais.
Et voilà que les os de nos pères, qu’on pensait au repos, apaisés, s’agitent et que tout s’embrunit.
C’est l’époque.
Ainsi, ne pouvant rêver moins haut que ne rêvaient nos pères, prendre courage, poser nos actes et retrouver, pour notre descendance, la vallée des songes, la force de l’Amour.
m. pour l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A
Texte libre de droit diffusé sous Creative Commons :
http://www.opa33.org/opa-creative-commons.html
Fil Info » O.P.A.