Le 6 février 2013
Le soutien à l’opération militaire française déclenchée le 11 janvier 2013 au Mali a fait l’objet d’un certain consensus, tant à l’échelle internationale qu’au sein de l’Hexagone.
L’argument de la menace terroriste, ressassé par le président Hollande et repris à l’envi par les principaux médias pour justifier cette implication directe, offre pourtant une grille de lecture trop simple du conflit, qui risque d’en occulter les réels enjeux.
Revenue au goût du jour avec les attentats du 11 septembre 2001, la « métaphore de la bombe à retardement » décrit une situation d’extrême-tension dans laquelle la nécessité impérieuse de prévenir une menace imminente permet de justifier le recours à des mesures contestables.
Cet argument fut notoirement mobilisé par les officiels de l’administration Bush pour légitimer les actes de torture dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme », l’urgence s’avérant un prétexte implacable pour ne pas questionner les aspects légaux, moraux ou éthiques de ces moyens d’exceptions.
Toutes proportions gardées, les motifs invoqués pour justifier l’opération Serval présentent certaines similitudes avec ce procédé.
L’imminence supposée d’une offensive éclair des groupes islamistes sur Bamako et l’urgence d’agir au plus vite pour empêcher le basculement de l’entièreté du Mali sous domination de groupes terroristes ont en effet servi d’argument imparable pour légitimer cette implication directe de l’armée française dans ce conflit.
Belle opportunité pour les autorités hexagonales, ainsi dispensées de fournir un surcroît d’explications sur une intervention qui soulève pourtant de nombreuses interrogations.
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http://www.michelcollon.info/Au-Mali-une-lutte-anti-terroriste.html
Fil Info » O.P.A.