Ubuntu Party, le 20 décembre 2011 - Bordeaux
m. : texte/voix
solène : violon
xavier : guitare
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Bordeaux, tu dors ?
Ben alors, qu’est-ce qui t’arrive ? T’as l’air morose sous la grisaille et malgré le lifting de la veille, t’as les traits tirés. Pauvre Bordeaux ! Tu dors encore ? T’as l’air bien seule, comme vidée de tes promeneurs, des badauds qui levaient les yeux aux détours, leurs yeux qui te faisaient l’amour ? T’as l’air si jeune et si figée, pauvre Bordeaux ! Tu dors ?
Avant, avant que tu ne deviennes lisse, définitivement semblant et paraître, j’aurais aimé chanter tes contours mais déjà bien refigurée, pauvre Bordeaux ! Tu dors ?
Perdant mes pas dans tes rues qui ne me racontent plus rien, dans ton décor de cinéma, quelque chose de toi me tiraille, me donne faim et soif de vie mais on dirait que tu es morte. Pauvre Bordeaux ! Tu dors ?
On peut remplir ton ciel de mille feux d’artifice, convier les gogos à la fête, tout cela manque tellement d’élan. Dans ton écrin qui sent le rance, pauvre Bordeaux, tu dors encore ?
J’ai fait un rêve.
Soudain, tu tremblais comme l’espoir, tu étirais tes muscles endoloris, tu prenais note de ta beauté.
Soudain debout, aux flambeaux de tes statues de bronze, de ta colère et de ta fronde, des essaims de liberté, je te voyais sortant de la pénombre, ô Bordeaux, ô ma rage !
Des murs bavards, des braseros à chaque coin de rue, à chaque coin, des barricades, un frisson parcourant ton échine… Il n’est pas si dur de sortir du lit, de faire déborder ta Garonne : Bordeaux, réveille-toi !
m. pour L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A
Juillet 2008
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Voir le reste du concert en vidéo :
http://www.youtube.com/playlist?list=PL549D501F8EEB0CE3
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