Transmis depuis Coco Magnanville
Samidoun, lundi 30 septembre 2013
L’article suivant est traduit de l’arabe. Il est écrit par Leena Jawabreh, ancienne prisonnière politique palestinienne dans les prisons israéliennes. Leena Jawabreh a purgé une peine de quatre ans de prison dans les prisons israéliennes jusqu’à sa libération le 16 juillet 2008. Elle a été arrêtée à nouveau le 15 août 2013, en même temps que Myassar Atyani et Linan Abu Ghoulmeh et condamnée à un mois de prison et à 1000 shekels (environ 200 €) d’amende. Elle a organisé des nombreuses actions et des grèves de la faim de solidarité pour soutenir les prisonniers palestiniens, en particulier les femmes prisonnières.
Cet article aborde l’expérience des femmes prisonnières palestiniennes à partir de la connaissance personnelle de l’auteur.
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Affronter l’emprisonnement dans les prisons israéliennes : le témoignage d’une femme palestinienne, par Leena Jawabreh, ancienne prisonnière politique.
Dès le premier moment de l’arrestation, une prisonnière palestinienne se trouve détenue dans les centres d’interrogation israéliens, souvent situés dans des bases militaires ou des colonies. Ici commence l’étape de détermination et d’une bataille psychologique acharnée entre la prisonnière qui est dépourvue de tout moyen de défense, excepté sa ferme volonté, et l’occupant. Les sombres cellules d’interrogation israéliennes sont qualifiées par les prisonnières palestiniennes de “tombes du monde souterrain vivant”. Les prisonnières détenues-là ne peuvent distinguer la nuit du jour. Les cellules sont complètement fermées, avec une odeur malsaine de moisi et de mouillé, une humidité élevée et un très faible éclairage jaunâtre.
Dès le premier moment où elle arrive dans un tel endroit, ses ravisseurs l’attachent par des fers aux bras et aux jambes à une chaise métallique – et c’est alors que commence l’interrogatoire. L’interrogatoire comprend habituellement l’usage de la force physique, des menaces d’arrestation de membres de sa famille (sa mère, son père, son frère ou sa sœur), des cris continuels, des positions douloureuses sur une chaise métallique, la privation de sommeil et le refus de la laisser bénéficier d’une hygiène personnelle, comprenant l’interdiction d’utiliser les lavabos.
Il y a plusieurs méthodes et moyens d’interrogatoire et parmi ceux-ci il y a le détecteur de mensonges. Il est bon de remarquer qu’est reconnu le droit du prisonnier de refuser d’être interrogé sous détecteur de mensonges. Les périodes d’interrogatoire peuvent être prolongées de nombreuses fois par les autorités d’occupation, et les visites d’un avocat sont refusées.
Cette étape de détermination est suivie d’accusations ou d’un ordre de détention, d’une date de comparution et du transfert du centre d’interrogation vers une autre prison où commence pour elle un autre combat continuel : la confrontation au racisme et à l’oppression de l’administration des prisons.
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